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vendredi 21 mai 2010

Vivre de ses échecs

Si cela ne dépendait que de moi, j'interdirais la vente de tout produit pour la perte de poids.
Personnellement, je suis même contre les Weight Watchers et Minçavi de ce monde.
Pourquoi?
Parce qu'il ne s'agit pas d'un mode de vie que l'on peut intégrer pour le reste de nos jours et que la notion de points de Weight Watchers place une trop grande emphase sur la quantité de calories plutôt que sur la qualité nutritive des aliments. Je crois davantage à l'écoute des signaux de satiété. Je mange quand j'ai faim et j'arrête quand je n'ai plus faim.

Produits de santé naturels pour la perte de poids: Attention!
Mais les produits sont pires à mes yeux.
Ils placent la solution au surplus de poids, réel ou imaginé, à l'extérieur de la personne. Très médicale comme solution et très actuel vous me direz. C'est vrai.
Mais ce qui me dérange vraiment, c'est que cette industrie, pour vendre ses produits, se permet de nous faire croire n'importe quoi.
Perdez du poids: sans effort, en dormant, sans rien changer, en mangeant tout ce que vous voulez, rapidement... Parfois jusqu'à 30 livres par mois.

Portez plainte!
Essayez de porter plainte, vous m'en donnerez des nouvelles! Le processus est fastidieux et pas évident. Santé Canada est l'instance ayant comme mandat d'approuver les produits de santé naturels. Peu de produit en vente dans nos pharmacies ont été approuvés par Santé Canada et se retrouvent tout de même sur nos tablettes. Vous ne me croyez pas?

Rendez-vous dans votre pharmacie et vérifiez par vous-même!
Habituellement, il y a une section réservée aux produits pour la perte de poids. Pour savoir si le produit est autorisé, regardez si on y trouve un numéro de produit naturel identifié par les lettres NPN précédant le numéro. Seulement 9 produits pour la perte de poids ont été homologués par Santé Canada. On les retrouve dans la base de données sur les produits de santé naturels accessibles pour tous sur leur site. Pourtant, il y a plus de neuf produits pour perdre du poids sur les tablettes de ma pharmacie!
Je pense que je me répète mais j'aime bien cette phrase de Lyne Mongeau: "L'industrie de l'amaigrissement est la seule industrie à vivre de ses échecs".
Je vous invite sincèrement à porter plainte que ce soit au sujet d'une publicité qui vous semble trompeuse ou parce qu'un produit non homologué se retrouve sur les tablettes de votre pharmacie. Plus nous serons nombreux à nous plaindre plus les actions viendront. Je souhaite un projet de loi comme celui de l'Espagne, interdissant toute publicité de perte de poids et de chirurgie esthétique aux heures de grande écoute.
Bonne longue fin de semaine pleine de soleil!

jeudi 20 mai 2010

Funambule

À quel moment devient-on trop préoccuppé par notre poids ou notre apparence physique? La ligne me semble si mince entre je le fais pour ma santé, mon bien-être et j'en suis un peu obsédée (parfois beaucoup) et ça nuit à mon bien-être...

L'image ou la santé?

C'est une discussion de cuisine que j'ai avec plusieurs amies. On réalise qu'on est toutes pas mal préoccuppées par notre poids et ce, peu importe celui-ci. Moi, par exemple, je fais de l'escalade de façon assez intense ce qui me permet d'avoir un poids dans lequel je suis bien. Notez l'utilisation de:"ce qui me permet". J'associe donc mon poids à ma pratique d'escalade. Est-ce sain? Peut-être. Du moins, j'ai ce que l'on appelle aujourd'hui: de saines habitudes de vie! Poursuivons... lorsque je me suis blessée au genou l'an dernier, là, j'ai paniqué! Plus d'escalade pour 2 mois! Ça y'est, l'obésité me guettait... C'est toujours sain? J'en doute...

On est plusieurs comme ça à s'être dotté de comportements sécurisants un peu comme une obsessive-compulsive le ferait, mais quand un imprévu arrive, attention, quelle est notre réaction! Comprenez-moi bien, j'adore l'escalade et je ne grimpe pas pour maintenir mon poids. C'est plus comme un bénéfice secondaire, mais quand même un important bénéfice secondaire.

Une majorité un peu trop préoccuppée

Dans le fond, je me questionne quant à savoir si on est pas toute un peu en préoccupation excessive. Et si tel est le cas, pourquoi? Personnellement, je rêve du jour où je ferai les choses simplement pour le plaisir sans plus me préoccupper des impacts sur mon poids et mon apparence physique. Je serai d'ailleurs confrontée sous peu puisque je souhaite faire le défi des têtes rasées de Leucan. Je souhaite sincèrement que cette expérience me permette de franchir un pas de plus vers la liberté.

mercredi 19 mai 2010

La créativité, à quel prix?

J'ai eu des nouvelles du projet de loi français concernant les retouches photos. J'en parlais dans mon billet intitulé: Une image vaut mille mots. J'ai contacté la député Valérie Boyer pour savoir quelles étaient les prochaines étapes de ce projet de loi.

D'abord un geste symbolique
Ce qu'il faut comprendre avant tout, c'est qu'il s'agit d'abord d'un geste symbolique cherchant à sensibiliser la population à la question de l'image corporelle. La France s'est dotée d'une Charte sur l'image corporelle, similaire à la nôtre. En fait, ce mouvement est né en Europe.
Cette député souhaitait aller plus loin, d'où son idée du projet de loi. En fait, la Charte sensibilise le milieu de la mode et des médias. Le projet de loi ferait en sorte qu'un geste concret serait posé. Sur toute photo de publicité ou de mode ayant fait l'objet de retouches corporelles, nous y trouverions la mention: "Cette photo a été retouchée". Je pense qu'il est même question d'y indiquer le nombre de retouches ayant été effectuées. Un logiciel créé en France permet d'analyser les photos et d'identifier toutes les retouches corporelles.

Brime-t-on la créativité?
Ce projet de loi a entraîné une levée de boucliers. Plusieurs y voient une atteinte à la créativité. J'en discutais avec ma mère ce matin et j'ai bien aimé son analogie. Elle y voyait un parallèle avec les publi-reportages. Vous savez ces reportages publicitaires qui nous parlent par exemple de surplus de poids tout en nous amenant doucement vers un produit qui nous permettrait de régler ce problème facilement. Les créateurs de ces publi-reportages ont l'obligation d'indiquer ce dont il s'agit. Dans cette même veine, il ne s'agit pas d'empêcher les retouches photos, mais plutôt d'informer le public du fait que cette photo a été retouchée au niveau du corps du mannequin.

Y-a-t-il du mal à vendre du rêve?
Nous sommes nombreuses et nombreux, face à une photo de mode, à oublier qu'il ne s'agit pas du reflet de la réalité, mais plutôt d'un idéal inatteignable. La mannequin était sûrement déjà magnifique, mais on la rend icônique. Est-ce mal? En soi, non. Ce qui est mal, ce sont les dommages que ces images font au niveau de l'estime de soi et pire encore parfois. Les revues de mode gagnent à faire en sorte que leur public oublie qu'il ne s'agit pas d'un reflet de la réalité. Les designers et les publicitaires aussi. Leurs produits se vendent ainsi. Mais je crois que ces produits se vendraient tout aussi bien même si le lecteur savait que la photo avait été retouchée, peut-être même mieux. L'écart nous semblerait moins grand entre notre image et celle illustrée. Nous aurions donc davantage confiance qu'en achetant les vêtements portés par la mannequin ou son maquillage, nous pourrions lui ressembler. Je lance l'idée.

Personnellement, j'aimerais beaucoup me faire rappeller qu'il s'agit de photos retouchées. Vous imaginez, malgré que je travaille dans ce domaine, j'oublie devant ces femmes magnifiques qu'il ne s'agit que d'un rêve illustré...

mardi 18 mai 2010

Nouvelles mamans sous influence

Plus jeune, quand j'étais vraiment préoccuppée par mon poids, j'imaginais mes futures grossesses comme des moments de répits, des périodes où je serais libérée de cette pression que je m'imposais d'avoir un corps parfait. Malheureusement, aujourd'hui, même les mamans sont visées par les cover de magazines et subissent donc la pression de retrouver leur taille d'avant grossesse et ce, rapidement!

La super maman!
Le 27 mars dernier, le magazine québécois La Semaine nous montrait une belle photo de Jacynthe René, qui a retrouvé sa taille fine, 5 mois après son accouchement. Elle nous y livre généreusement, ses trucs minceurs! Elle allaite toujours soit dit en passant. Je peux me tromper, mais il me semble que la période de l'allaitement n'est pas idéale pour se soummettre à un régime minceur. Mais, c'est plus que ça au fond. Mon inquiétude face à ce phénomène ne tient pas seulement à la santé des mamans, mais à leur bien-être et à celui de toutes les femmes au fond. Personnellement, je ne voulais pas d'une super maman, mince, sportive, qui travaille, a des loisirs et trouve le temps de s'occupper de ses enfants. C'est beaucoup de pression pour la petite fille qui grandit d'avoir un modèle de perfection

Un problème inter générationnel
D'autre part, je me suis toujours dit qu'en vieillissant, mes préoccupations pour mon image cèderaient la place à des préoccupations autres, reliées à des choses plus.... essentielles? Mais il semble que non. Le phénomène se retrouve chez des femmes de 10, 15, 20, 40, 65 ans... Il me semble que c'est beaucoup d'énergie d'investie dans la modification de soi et trop peu dans la découverte de soi. On est plus qu'un corps et on aime pas les gens pour ce dont ils ont l'air, mais pour ce qu'ils sont et à vouloir tous être semblables, on finit par y parvenir. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle.

Je ne veux pas attendre d'être malade pour réaliser que finalement, j'ai passé ma vie à m'occupper de futilités. Lorsqu'on est malade, c'est le corps qui est malade, mais si on connaît bien son être, on peut donc se sentir fort malgré la maladie... Mais, c'est seulement mon opinion...
Je souhaite aux nouvelles mamans d'aimer ce nouveau corps car c'est lui qui a donné la vie, de le traiter avec respect et de le chérir. J'espère que j'en ferai autant quand je serai maman.

dimanche 16 mai 2010

Beauté botoxée

Depuis quelques semaines, nous entendons beaucoup parler de botox et autres chirurgies esthétiques. Il semblerait qu'aux États-Unis, les réalisateurs de films se tournent de plus en plus vers des actrices européennes parce que les actrices américaines ont tellement eu recours à la chirurgie esthétique, qu'elles ont du mal à afficher leurs émotions. Leur visage est maintenant comme un masque. Un beau masque, j'en conviens, mais un masque. Figé.

Fontaine de jouvence
Le botox est donc aujourd'hui la fontaine de jouvence de plusieurs femmes et pas seulement des actrices. Selon un article paru dans La Presse d'hier matin, de nombreuses québécoises s'abreuvent à cette fontaine de jouvence. Des québécois aussi, soit dit en passant. Dans le même cahier, nous pouvions y lire également, une magnifique entrevue avec Claire Lamarche par Nathalie Petrowski et cette fois on y présentait l'anti-thèse de la femme botoxée. Et sérieusement, je ne pouvais m'empêcher de la trouver magnifique et tellement plus intéressante, moi qui quelques minutes plus tôt, disait à mon amoureux que je ne pouvais jurer sur tous les saints que je n'y aurais pas recours un jour.

La beauté, c'est quoi au fond?
Il me semble que nous passons une grande partie de notre vie à nous inquiéter de ce dont nous avons l'air et à se trouver moche la plupart du temps pour finalement trouver que nous n'étions pas si mal du tout une fois le temps passé et se dire qu'on aurait dû en profiter. Je me suis souvent surprise intérieurement à penser que si j'étais plus mince ou mieux habillée, je serais plus heureuse. Mais le bonheur n'a rien avoir là-dedans, je le sais aujourd'hui et tous les jours, des évènements me le rappellent. Pourtant, il m'arrive encore de croire qu'habillée autrement ou si j'avais de plus beaux cheveux, je serais plus épanouie. Dans ces moments, j'essaie de me demander qui sont les femmes que je trouve belles dans ma vie, pas des actrices, des vraies femmes que je côtoie. Aucune n'est semblable, elles ne sont pas toutes minces et ont des cheveux parfois frisés, des fois blanc et parfois courts, rien qui ne correspond à l'image que je souhaiterais me renvoyer dans la glace. Alors, la beauté, c'est plein de choses qui ne se voient pas mais qui se sentent, qui se dégagent et qui nous illuminent.

Pour en finir avec le botox!
Si vous souhaitez y avoir recours, renseignez-vous bien avant de choisir votre médecin! Mais personnellement,finalement, je ne pense pas y avoir recours un jour. Je tenterai de miser sur l'adage qui dit que nous paraissons l'âge de notre coeur et donc de tenter de conserver un coeur d'enfant!

samedi 15 mai 2010

Le sexe vend? correction: l'image de ce à quoi une femme veut ressembler vend!

Je l'ai toujours dit: toutes les femmes, rondes, minces, maigres, toutes, sont préoccupées par leur taille! J'ai rencontré plusieurs hommes qui m'ont répondu: voyons donc, c'est juste les grosses qui capotent! Les autres, c'est pour avoir de l'attention, se faire dire qu'elles sont belles! Merci à Allen et ses collaborateurs car leur étude vient de me donner raison

Mise en contexte
Aux États-Unis (ici aussi soit dit en passant!), plus de 50% de la population est en surplus de poids. Pas étonnant que toutes les revues pour femmes promettent sur leur page couverture, une perte de poids rapide et fulgurante! Les chercheurs de l'étude en question ont voulu testé cette présomption: est-ce vendeur étant donné le contexte d'obésité ou simplement dû au fait que les femmes veulent toutes être plus minces? Ils ont fait passé une imagerie par résonance magnétique à des femmes sans trouble alimentaire (vérifié à l'aide de questionnaires validés) et à des femmes souffrant de boulimie.

Résultats
On leur présentait à toutes des images de femmes sexy et minces et on leur demandait de s'imaginer qu'on leur disait qu'elle ressemblait à ces femmes. Le cerveau de toutes les participantes ont réagi de façon identique.

Ensuite, on leur présentait des images de femmes avec un surplus de poids et toutes présentaient une réaction au niveau du cortex préfrontal. Toutes doutaient de leur valeur en tant que personne et se remettaient en question.

Du côté des hommes: nada! Ils s'en foutent complètement qu'on leur présentent des hommes minces et sexy ou poilu et bedonnant!

Contexte social???
Les auteurs se demandent donc s'il s'agit d'un facteur social ou biologique. Pour cela, il faudrait reproduire la même étude, mais dans un contexte complètement opposé, c'est-à-dire où la pression liée à l'apparence physique serait sur les hommes. Quelqu'un connaît un tel endroit?

D'ici là, ce que l'on comprend c'est que les revues pour femmes gagnent à vendre des diètes miracles et à mettre des femmes sexy en bikini et que les revues pour hommes gagnent aussi à mettre des femmes sexy en bikini!

Mais tout de même, ça démontre l'importance de non seulement adresser le problème d'obésité que connaît nos pays industrialisés, mais aussi de travailler sur la promotion d'une image corporelle saine et diversifiée (merci la Charte!)

jeudi 13 mai 2010

Une image vaut mille mots

Les retouches photos, j'y reviens aujourd'hui! Je ne suis pas la première à en parler et certainement pas la dernière non plus.

Une député française, Valérie Boyer, avait soumis une proposition de loi à ce sujet. Il ne semble pas y avoir eu de suite, mais la question demeure: les retouches photos sont-elles partiellement responsables de notre préoccupation excessive à l'égard du poids, de notre obsession de la minceur et de notre désir de perfection?

Je n'ai pas la réponse à cette question, mais je dois dire que de voir les photos de Britney Spears avant et après retouches m'a fait un bien fou! Pas tant au niveau du poids qu'au niveau de la perfection de la couleur de sa peau. Ok, ses courbes aussi! Je me suis vraiment fait la réflexion qu'au fond, elle était comme nous toutes, mais qu'elle avait un meilleur maquillage et fond de teint que le mien!

Je pense que les photos, tout comme le choix de mannequin font partie du problème et donc, que ce type de projet de loi est en soi, une bonne idée. Toutefois, ces choix représentent également nos valeurs sociales: apparence, perfection, minceur extrême... Peut-être que de ne plus retoucher les photos permettraient un changement de valeurs graduels, qui sait?

Je n'ai donc pas de réponse en ce samedi matin, seulement des réflexions. Je tiens en terminant à souligner l'initiative d'Elle Québec avec son numéro sans maquillage (voir photo de Caroline Dhavernas tirée du site de Elle Québec)! Les photos sont magnifiques! J'ai participé à la Journée sans maquillage et je dois admettre que ce ne fut pas facile de me passer de mascara!Mais, le temps que ça donne pour déjeuner! Wow!

mercredi 12 mai 2010

Attention à vos vêtements!

Ce matin, je m'étais dit que j'écrirais aujourd'hui sur les retouches photos. Si aucune photo de mode n'était retouchée, serions-nous mieux dans notre peau? Mais une nouvelle que je viens d'apprendre sur twitter via @JocelyneRobert, m'a jettée à terre! Un Australien de 23 ans a été acquitté de viol parce que sa victime portait des skinny jeans.....

Que de telles aberrations se produisent, me rappellent à quel point l'égalité entre les hommes et les femmes n'est toujours pas gagnée. Personnellement, je vois un lien entre ce jugement, l'image corporelle et les médias.

Hypersexualisation de la mode
Je le dis et le redis, je ne suis pas puritaine. Pourtant, chaque jour, je suis choquée par des images de mode présentes dans mon environnement visuel. En ce moment, deux publicités en particulier m'irritent plus particulièrement: Guess et Buffalo.
De voir ces femmes jouées un rôles de femmes en chaleur disponibles et soumises... et partout dans la ville... On part de loin. À une époque, c'était osée de montrer les mollets d'une femme et aujourd'hui... Est-on allé trop loin? Je pense que oui.

Et ça entretient une vision particulière de la femme dans la conscience collective. Celle d'une femme d'abord sexuelle, soumise au désir de l'homme et prenant plaisir à sa situation de soumission.
Je n'ai absolument rien contre une mode sexy et osée. Rien contre l'idée qu'une femme veulent être à son meilleur et dévoiler ses atouts. C'est l'attitude qui me dérange. La ligne est mince entre assumée sa féminité et son pouvoir de séduction versus l'hypersexualisation de la femme image pour laquelle le pouvoir n'est plus dans les mains de cette dernière.

Sex and the City
Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis une grande fan de Sex and the City. Pour moi, cette émission était la première qui donnait le droit aux femmes de vouloir jouir et faire l'amour pour le plaisir. Elles sont parfois vulnérables, mais on ne les sent jamais soumises. Pourtant, elles sont sexy et provoquantes, mais jamais vulgaires ou trash. Pour moi, il s'agit d'une sexualité de la femme beaucoup plus saine que celle affichée partout dans les rues de Montréal et qui fait en sorte que je voudrais protéger les yeux de mes nièces face à ces images dégradantes de femmes.

Pas de justice
Je reviens au cas mentionné en intro de ce billet. Comment un juge peut-il acquitté un homme de viol parce que sa victime portait des skinny jeans? Les skinny jeans sont à la mode depuis quelques temps et nous en avons pratiquement toutes, au moins une paire dans notre garde-robe. Mais en fait, l'argument du juge était qu'il fallait que la victime ait elle-même retirée ses jeans puisqu'ils sont si serrés. Donc, il a complètement ignoré le fait qu'elle peut l'avoir fait sous la menace, que son agresseur peut être assez fort pour les lui retirer ou enconre qu'elle a peut-être eu envie de batifoller avec lui sans toutefois consentir à être violée! Peu importe le type de vêtement ou la quantité de ces derniers sur le corps d'une femme, il me semble que rien ne peut justifier un acte sexuel non consentant.

Cette histoire est très inquiétante en ce qui concerne l'égalité des hommes et des femmes face à la justice. Je me console en me disant que ce ne serait jamais arrivé au Québec... du moins, je le souhaite...

mardi 11 mai 2010

La beauté, une question de poids


Le 6 mai dernier avait lieu la Journée internationale sans diète. Chaque fois qu'il est question de mettre en garde les gens contre les régimes amaigrissants ou encore de dire que je suis pour la promotion d'une diversité d'images corporelle, je me fais répondre par une proportion assez importante de gens, le même discours à savoir: attention! Faut pas dire que c'est correct d'être obèse! Faudrait pas qu'ils arrêtent de vouloir perdre du poids et qu'ils se complaisent dans leur surcharge pondérale! J'exagère, mais à peine!

Image corporelle et surplus de poids
Les régimes amaigrissants ne règleront pas le problème de surcharge pondérale de notre population! Ils connaissent des échecs dans 95% des cas. Comme le disait Lyne Mongeau dans un article sur l'industrie de l'amaigrissement paru dans La Presse en janvier dernier: «C'est la seule industrie qui vit de ses échecs!». En fait, plus souvent qu'autrement, ils contribuent à la prise de poids (phénomène du yoyo). Donc, de faire une Journée internationale sans diète devient en fait un prétexte pour parler des risques de ces méthodes et moyens qui sont partout dans notre environnement médiatique, même pendant les pauses publicitaires d'émissions pour enfants (publicité de Weight Watchers pendant l'émission Kaboom à Télé-Québec!).

D'autre part, l'image corporelle a été associée à l'indice de masse corporelle. Bon, l'oeuf ou la poule? Les études ne permettent pas de répondre à cette question. Je me permets de parler de mon expérience personnelle très modeste du temps où j'étais entraîneure. Plusieurs femmes me consultaient pour perdre du poids. Parfois elles avaient un surplus de poids, d'autres fois non. Toujours je me suis intéressée au pourquoi de ce désir: la santé? l'apparence? Ce sont toutes des bonnes réponses. C'est correct de vouloir se trouver plus belle! Mais souvent, il y avait plus encore: mauvaise estime de soi, symptômes de dépression, rupture récente, etc. Elles pensaient qu'en perdant du poids, les autres problèmes disparaîtraient comme par magie! Alors, on en parlait beaucoup. Pour plusieurs, c'était la première fois qu'elles prenaient soin d'elles et ce seul fait entraînait graduellement des petits changements dans leurs habitudes de vie qui au fil du temps ont entraîné une perte de poids. Ce que je veux dire c'est que finalement, ce n'est pas tant la perte de poids qui leur a fait du bien, mais tout le reste et surtout le fait d'apprendre à s'aimer et à s'occuper d'elles.

Pour un changement de la norme
Ainsi, je ne suis pas contre la perte de poids en soi. Je comprends tout à fait qu'une femme se sente inconfortable dans son corps et qu'elle souhaite perdre les livres en trop. Je suis la première à me trouver moins jolie lorsque je prends, ne serait-ce que quelques livres. Pour moi, le problème n'est pas à ce niveau. C'est davantage l'uniformité des modèles qui nous sont présentés qui causent problèmes. Nous ne serons jamais toute semblablement mince. Et nous ne serons jamais comme les mannequins qui nous sont présentés dans les revues de mode. Elles-même ne sont pas ainsi dans la vie. Ces images sont retouchées au détail près. Les récentes photos de Britney Spears qui a courageusement accepté leurs publications en font foi. Pour certaines l'écart est si grand que ça en est souffrant. C'est aussi une réalité et pas besoin d'avoir un trouble du comportement alimentaire pour ressentir une souffrance significative. Je suis donc pour un changement de la norme.

Des exemples?
Actuellement, les femmes rondes n'ont aucun magazine de mode à dévorer le dimanche matin! Rien! Parfois, certaines revues font des numéros spéciaux femmes rondes, mais à part ça, nada! Ah oui, il y a la circulaire Reitmans avec sa section taille plus, mais ça ne satisfait pas la fashionista! Alors, j'aimerais que dans les revues on y voit des mannequins tailles 0-2-4-6-8-10-12... Pour ça, il faudra que les designers fassent des échantillons de toutes ces tailles. C'est peut-être compliqué, mais c'est ce que ça prendra.
Je pense qu'il faudrait se doter d'une réglementation interdisant la publicité de produits, services et moyens amaigrissants aux heures de grande écoute ou du moins, pendant les émissions pour enfants. Deux fillettes de 8 ans récitant par coeur une publicité de Weight Watchers, c'est perturbant!
Individuellement, il faudra également revoir nos façons de parler du poids: devant les enfants, entre copines, avec notre conjoint. Il y a des choses aussi qu'on se dit à soi qu'on ne dirait jamais aux autres. On est souvent très sévère à notre endroit et nous utilisons des critères pour nous juger que nous n'utiliserions même pas avec notre pire ennemi.
Finalement, je pense qu'il faut également admettre collectivement que la beauté intérieure reflète à l'extérieur, mais que l'inverse n'est pas vrai. Sinon, comment expliquer à une victime du cancer, qui perdra ses cheveux, qu'elle est magnifique malgré tout parce qu'elle est une battante et que sa force intérieur rayonne!
Vous êtes magnifiques, ne l'oubliez pas et vous avez un pouvoir de faire changer les choses et surtout les normes, entre autres par vos comportements d'achat et en faisant entendre votre voix!

dimanche 9 mai 2010

Confusion

J'avoue être confuse en ce dimanche matin...
Peut-être est-ce parce que mon innocence s'est envolée suite à ma consultation du blogue de Mélodie Nelson? Je blague... Mais n'empêche, je me sens dérangée par cet ex-escorte qui parle de ce métier ouvertement, librement et sans goût amer, au contraire.
Je me croyais ouverte d'esprit et je me sens en ce petit matin frisquet de mai, comme une puritaine froissée.

Ce n'est pas la femme en soi, mais l'idée que non seulement c'est ok, mais que c'est l'fun et qu'on peut y trouver son prince charmant, qui m'a remuée.
Première réaction: drôle d'exemple pour les jeunes filles (image de mes nièces en tête direct!). Mais je ne m'arrête pas là... je réfléchis encore... est-ce là le féminisme des années à venir?
Je sais que je ne pourrai m'y identifier et pourtant je me sens tout de même féministe jusqu'au bout des dents. Je souhaite ardemment que les femmes soient bien dans leur peau, mieux, qu'elles se trouvent belles à craquer et croquer! Je souhaite aussi que toutes se sentent libre sexuellement de faire au lit tout ce qui les fait grimper au plafond, chanter l'opéra (en hommage à Samantha de Sex in the City), etc. Je veux aussi l'égalité homme-femme dans toutes les sphères de notre vie et entre autres en publicité.Je veux plus de femmes en politique car il me semble que le monde ne s'en porterait que mieux, mais qu'elles n'aient pas à coucher avec la bonne personne pour se rendre au sommet d'une entreprise. Je n'aime pas l'idée de la femme objet, je la rejette ou plutôt je me bats contre elle, sans me battre contre la femme qui en est l'objet.

Bref, je m'interroge sur l'avenir du féminisme... lirai-je le livre de Mélodie Nelson? Peut-être... Suivrai-je son blogue? Sans aucun doute. J'aime bien me sentir remuer et j'admire son franc parler.