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dimanche 31 janvier 2010

le bonheur est tout à côté...

Ce mois-ci, Châtelaine fait un numéro spécial Image corporelle! Bonne nouvelle, il semble vraiment y avoir une vague de changement. L'éditorial est probablement le texte le plus intéressant du moins à mes yeux, mais tous sont trèes bien traité et d'intérêts! J'ai aussi été surprise de l'actualité des citations de Simone De Beauvoir tirées de son oeuvre Le deuxième sexe. Troublant... Bref, un dossier à lire.

Dans cette même veine à quelques pas près, je suis allée voir au théâtre Prospero la très bonne pièce Emma de Dominique Breda. Excellent et cette fois-ci, c'est Madame Bovary qui nous apparaît d'une actualité troublante. Pièce indescriptible, merveilleuse tout en étant profondément touchante. La comédienne est extraordinaire, le texte original, mais... c'est trop tard maintenant, c'était la dernière représentation.

Alors quoi... pourquoi traiter de ces deux sujets dans un même billet? Parce que pour moi, tant le dossier sur l'image de Châtelaine que la pièce Emma sont des cris d'appel aux femmes pour les faire réagir, se questionner, se révolter, s'exprimer... Les hommes aussi d'ailleurs, particulièrement la pièce Emma. Je crois que le personnage aurait pu être masculin. D'ailleurs comme Emma le dit si bien, nous sommes tous des madame Bovary... en quête du bonheur que seul le bonheur rendrait heureux... et les publicitaires l'ont si bien compris qu'ils gagnent leur vie de notre faiblesse et de notre manque de révolte, notre acceptation sans remise en question de ce qu'ils nous offrent comme si le bonheur était si proche... tout à côté.

Je vous laisse sur le très beau poème d'Hector de St-Denys Garneau qui accompagnait le feuillet de la pièce Emma : l'Accompagnement

Je marche à côté d'une joie
D'une joie qui n'est pas à moi
D'une joie à moi que je ne puis pas prendre

Je marche à côté de moi en joie
J'entends mon pas en joie qui marche à côté de moi
Mais je ne puis changer de place sur le trottoir
Je ne puis pas mettre mes pieds dans ces pas-là
et dire voilà c'est moi

Je me contente pour le moment de cette compagnie
Mais je machine en secret des échanges
Par toutes sortes d'opérations, des alchimies,
Par des transfusions de sang
Des déménagement d'atomes
par des jeux d'équilibre

Afin qu'un jour, transposé,
Je sois porté par la danse de ces pas de joie
Avec le bruit décroissant de mon pas à côté de moi
Avec la perte de mon pas perdu
s'étiolant à ma gauche
Sous les pieds d'un étranger
qui prend une rue transversale.

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