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mardi 11 mai 2010

La beauté, une question de poids


Le 6 mai dernier avait lieu la Journée internationale sans diète. Chaque fois qu'il est question de mettre en garde les gens contre les régimes amaigrissants ou encore de dire que je suis pour la promotion d'une diversité d'images corporelle, je me fais répondre par une proportion assez importante de gens, le même discours à savoir: attention! Faut pas dire que c'est correct d'être obèse! Faudrait pas qu'ils arrêtent de vouloir perdre du poids et qu'ils se complaisent dans leur surcharge pondérale! J'exagère, mais à peine!

Image corporelle et surplus de poids
Les régimes amaigrissants ne règleront pas le problème de surcharge pondérale de notre population! Ils connaissent des échecs dans 95% des cas. Comme le disait Lyne Mongeau dans un article sur l'industrie de l'amaigrissement paru dans La Presse en janvier dernier: «C'est la seule industrie qui vit de ses échecs!». En fait, plus souvent qu'autrement, ils contribuent à la prise de poids (phénomène du yoyo). Donc, de faire une Journée internationale sans diète devient en fait un prétexte pour parler des risques de ces méthodes et moyens qui sont partout dans notre environnement médiatique, même pendant les pauses publicitaires d'émissions pour enfants (publicité de Weight Watchers pendant l'émission Kaboom à Télé-Québec!).

D'autre part, l'image corporelle a été associée à l'indice de masse corporelle. Bon, l'oeuf ou la poule? Les études ne permettent pas de répondre à cette question. Je me permets de parler de mon expérience personnelle très modeste du temps où j'étais entraîneure. Plusieurs femmes me consultaient pour perdre du poids. Parfois elles avaient un surplus de poids, d'autres fois non. Toujours je me suis intéressée au pourquoi de ce désir: la santé? l'apparence? Ce sont toutes des bonnes réponses. C'est correct de vouloir se trouver plus belle! Mais souvent, il y avait plus encore: mauvaise estime de soi, symptômes de dépression, rupture récente, etc. Elles pensaient qu'en perdant du poids, les autres problèmes disparaîtraient comme par magie! Alors, on en parlait beaucoup. Pour plusieurs, c'était la première fois qu'elles prenaient soin d'elles et ce seul fait entraînait graduellement des petits changements dans leurs habitudes de vie qui au fil du temps ont entraîné une perte de poids. Ce que je veux dire c'est que finalement, ce n'est pas tant la perte de poids qui leur a fait du bien, mais tout le reste et surtout le fait d'apprendre à s'aimer et à s'occuper d'elles.

Pour un changement de la norme
Ainsi, je ne suis pas contre la perte de poids en soi. Je comprends tout à fait qu'une femme se sente inconfortable dans son corps et qu'elle souhaite perdre les livres en trop. Je suis la première à me trouver moins jolie lorsque je prends, ne serait-ce que quelques livres. Pour moi, le problème n'est pas à ce niveau. C'est davantage l'uniformité des modèles qui nous sont présentés qui causent problèmes. Nous ne serons jamais toute semblablement mince. Et nous ne serons jamais comme les mannequins qui nous sont présentés dans les revues de mode. Elles-même ne sont pas ainsi dans la vie. Ces images sont retouchées au détail près. Les récentes photos de Britney Spears qui a courageusement accepté leurs publications en font foi. Pour certaines l'écart est si grand que ça en est souffrant. C'est aussi une réalité et pas besoin d'avoir un trouble du comportement alimentaire pour ressentir une souffrance significative. Je suis donc pour un changement de la norme.

Des exemples?
Actuellement, les femmes rondes n'ont aucun magazine de mode à dévorer le dimanche matin! Rien! Parfois, certaines revues font des numéros spéciaux femmes rondes, mais à part ça, nada! Ah oui, il y a la circulaire Reitmans avec sa section taille plus, mais ça ne satisfait pas la fashionista! Alors, j'aimerais que dans les revues on y voit des mannequins tailles 0-2-4-6-8-10-12... Pour ça, il faudra que les designers fassent des échantillons de toutes ces tailles. C'est peut-être compliqué, mais c'est ce que ça prendra.
Je pense qu'il faudrait se doter d'une réglementation interdisant la publicité de produits, services et moyens amaigrissants aux heures de grande écoute ou du moins, pendant les émissions pour enfants. Deux fillettes de 8 ans récitant par coeur une publicité de Weight Watchers, c'est perturbant!
Individuellement, il faudra également revoir nos façons de parler du poids: devant les enfants, entre copines, avec notre conjoint. Il y a des choses aussi qu'on se dit à soi qu'on ne dirait jamais aux autres. On est souvent très sévère à notre endroit et nous utilisons des critères pour nous juger que nous n'utiliserions même pas avec notre pire ennemi.
Finalement, je pense qu'il faut également admettre collectivement que la beauté intérieure reflète à l'extérieur, mais que l'inverse n'est pas vrai. Sinon, comment expliquer à une victime du cancer, qui perdra ses cheveux, qu'elle est magnifique malgré tout parce qu'elle est une battante et que sa force intérieur rayonne!
Vous êtes magnifiques, ne l'oubliez pas et vous avez un pouvoir de faire changer les choses et surtout les normes, entre autres par vos comportements d'achat et en faisant entendre votre voix!

1 commentaire:

  1. Wow! Super ce billet! Il résume bien les problèmes de perception que nous avons tous par rapport à la perte de poids. Il faut en parler parce que l'imcompréhension est partout concernant ce sujet délicat.

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